Dans le domaine de la sécurité événementielle privée, les stades de football professionnel présentent des spécificités marquées.
Si les jauges et les affluences se situent souvent dans des fourchettes hautes en nombre de spectateurs, c’est l’attitude de certains supporters qui génèrent parfois des situations de tensions. La saison 2021/2022, de sortie de Covid, a été marquée par un nombre considérable d’incidents de gravité faible à très forte. Ces évènements se sont déroulés pour une part sur la voie publique et relèvent des forces de l’ordre, pour une autre part, dans les tribunes et sur les pelouses et dans ce cas, c’est la sécurité privée qui est amenée à intervenir sauf décision du Préfet ou de son représentant de faire intervenir les forces de l’ordre
La saison a été marquée par un grand nombre d’incidents graves, aussi bien en championnat de la Ligue Professionnelle de Football que lors de la Coupe de France organisée par la Fédération, une rencontre entre @ParisFC et @OL ayant même entrainé l’élimination des deux équipes. L’année sportive a été ponctuée par des incidents d’une rare gravité à l’issue d’un match de barrage à Saint-Etienne. L’@ASSE finalement relégué, une partie du public a envahi la pelouse et agressé des joueurs aussi bien stéphanois que visiteurs.
Cette détérioration des images des tribunes pose de nombreux problèmes :
Les premiers sont techniques. Comment résoudre ces dérapages dans des tribunes où l’anonymat donné par la masse de la foule rend l’identification des fauteurs de troubles difficiles. La question n’est pas nouvelle et a généré un arsenal législatif et réglementaire important depuis une vingtaine d’années, la dégradation récente nécessite une réaction adaptée au-delà des explications sur ses causes. Dans une interview récente, N. Hourcade, sociologue spécialiste du supporterisme, pointe du doigt des lacunes en termes d’organisation et surtout de mise en œuvre des dispositifs aussi bien côté policier que stadier. Il souligne aussi une évolution des comportements chez certains supporters depuis 2010, et notamment un recours à la violence plus présente. Cette radicalisation serait un paramètre nouveau de l’équation.
Les deuxièmes problèmes de ces troubles sont commerciaux. Comme le note l’Equipe, les nouveaux partenaires de la @LFP qui ont acheté 13% des recettes futures du football professionnel français et les diffuseurs s’inquiètent d’une perte de valeur de leur investissement ou de leur vecteur. Ces incidents dans et autour des enceintes nuisent à l’image et à la valeur du produit ! Tout simplement.
Il y a aujourd’hui urgence à éradiquer ces dérives. Si aucun mort n’a été constaté, d’ores et déjà l’écosystème du football intègre la variable « sécurité du stade » dans ses réflexions. C’est vrai aussi bien des partenaires pour leur communication que pour les investisseurs potentiels dans les clubs ou la Ligue. A ce jour, les procédures judiciaires lancées sont nettement moins médiatisées dans leurs résultats que les incidents eux-mêmes. Comme le note Nicolas N. Hourcade : « La répression est évidemment nécessaire mais la façon dont la France réprime actuellement n’est pas pertinente et induit des effets pervers puisqu’elle ne cible pas les fauteurs de troubles » Et si la solution venait des enquêtes judiciaires et des suites données… Dans une interview à l’Equipe, le président de la @LFP se montrait très direct, soulignant le caractère « criminel » des agissements de certains : « J’aime beaucoup la ferveur positive des ultras mais aujourd’hui il y a des criminels dans nos enceintes. On doit les sortir des stades ».
Le lien vers l’article de l’Équipe
Le lien vers l’article du site « quotidien du sport »
Le lien vers l’interview complet de N.Hourcade pour la Banque des Territoires
Le lien vers l’interview de V.Labrune dans l’Equipe