La compréhension des phénomènes sociaux passe par leur transformation d’une réalité perçue en une représentation construite par l’homme. Leibniz l’avait plus qu’intuité au 17e siècle, considérant le Monde comme pouvant finalement être vu comme une immense accumulation de données uniques et binaires (0 ou 1). Dans le cas de l’épidémie de Covid-19, la propagation du virus ouvre la porte à de multiples modèles de diffusion, mathématique et parfois géographique :
Article de LA DEPECHE
Article de MEDIAPART
Ce type de modèle permet de proposer une mesure de conséquences et au-delà de faciliter la compréhension d’un phénomène.
Dans le cas de la sécurité événementielle, il existe de multiples cas où une modélisation est possible, utile et parfois indispensable.
La question des foules, de leur densité et de leurs mouvements, se prête bien à ce type de démarche. Les outils permettant la simulation de la foule permettent ainsi de mesurer et de visualiser le déroulement prévu d’une manifestation, arrivée/départ, mouvements dans l’enceinte ou aux abords. (parking, accès voie publique, transports)
Ils offrent aussi aux organisateurs la possibilité d’évaluer les effets d’une situation de crise : temps d’évacuation, accès secours et transferts vers les hôpitaux. Si l’outil est bien pensé, il permet en variant certains paramètres d’identifier des points de faiblesses ou la souplesse du dispositif aux changements d’une variable : que se passe-t-il si, la météo retarde l’arrivée de mes spectateurs ? Si j’ai 15 000 personnes au lieu des 10 000 attendues.. ?
Le dernier usage d’un outil de modélisation de la foule, s’il est bien pensé, est son caractère pédagogique : voir sur une carte les éventuels points de congestion (ou par exemple un maillon mal pensé du dispositif prévu pour les personnes en situation de handicap) permet de faire comprendre aux acteurs de la sécurité eux-mêmes le risque identifié. Ce faisant, la correction de cette erreur de conception ou de mise en place s’en trouvera simplifiée.
Bien évidemment, l’organisateur ou l’exploitant du site gardera à l’esprit que l’outil n’est pas la réalité, mais sa représentation. Il ne fournit en sortie qu’une vision par nature parcellaire qui peut avec l’expérience être constamment améliorée.