Cet entretien avec Jean-Marc Dumontet, propriétaire de plusieurs théâtres à Paris, est proposé par Ouest-France. Dans cette interview, ce professionnel prend une position claire et radicale : « pour nous, ce sera blanc ou noir ». M Dumontet considère en effet que pour le spectacle vivant et notamment le théâtre son domaine, un fonctionnement en mode dégradé n’est pas envisageable.
Deux arguments sont avancés :
- le premier concerne l’ambiance dans la salle et la capacité à partager des émotions à distance. Le rôle du public n’est, en effet, pas uniquement passif, il contribue au spectacle. Les rencontres sportives à huis clos en sont l’illustration. Pour utiliser des termes de marketing, « l’expérience client » se trouve largement modifiée dans une salle presque vide pour le spectateur, mais également pour le téléspectateur devant son écran même si dans ce cas, on peut envisager des interactions via les réseaux sociaux… (à défaut de regroupement hors des enceintes, le remède se révélant alors pire que le mal).
- le deuxième argument peut aussi s’entendre : il est économique. Une jauge réduite dans des activités dont la majorité des coûts sont fixes rend l’équilibre du modèle économique difficile. La possibilité d’augmenter les prix n’est pas massivement envisageable, même si la réduction de l’offre de sièges ouvre la possibilité de réduire les efforts commerciaux pour boucler le remplissage de la salle.
J-M Dumontet nous rappelle deux vérités : l’essence même du rassemblement est de vivre et partager des émotions !
Les mesures sanitaires actuelles s’imposent aux professionnels, mais elles sont principalement soit des conseils sectoriels proposés par des structures fédératives comme le fait par exemple l’Unimev, ou très clairement des consignes des pouvoirs publics. Dans ce dernier cas, on notera que les grandes lignes avancées doivent être adaptées à chaque situation.
Les acteurs découvrent alors qu’ils doivent s’adapter à la typologie de la manifestation : sport, culture et ses variantes (musée, spectacles vivants). Manifestations commerciales, rassemblements festifs… Surtout, chaque professionnel se trouve devant son propre événement, son site, ses animations et ses publics. Et la dimension sectorielle, qui définit le cadre général, se complète de la dimension individuelle : chaque cas détermine ses solutions, même si le partage d’expérience et de savoir est possible. Dès lors toute montée en généralité est hasardeuse, ce qui est possible et viable ici ne le sera pas là, y compris dans le même secteur….
Entretien avec Monsieur Dumontet (source : Ouest-France)