Le soir du 5 mai 1992 reste gravé dans beaucoup de mémoires. La demi-finale de Coupe de France entre Bastia et Marseille -équipe phare en Europe- n’aura jamais lieu. Quelques minutes avant le match, une partie de la tribune temporaire érigée à la hâte après la démolition de la structure en dur s’effondre. 18 morts. 2 357 blessés.
30 ans après ce drame, outre le temps des commémorations, il est possible de mesurer les effets considérables de cette catastrophe sur la doctrine publique en matière de sécurité des évènements sportifs en France.
Sept ans après les 39 morts et 400 blessés du stade du Heysel à Bruxelles lors de la finale de Ligue des Champions suite à un mouvement de foule provoqué par des supporters Ultras anglais, Furiani allait déclencher une prise de conscience majeure des pouvoirs publics. Dès 1995, le Parlement s’engageait dans la mise en place d’un ensemble réglementaire autour de la sécurité des manifestations qu’elles soient culturelles, sportives, commerciales ou festives.
Depuis, les acteurs du secteur ont connu une accumulation de textes légaux et réglementaires définissant les responsabilités et rôles de chacun lors des évènements susceptibles d’accueillir des foules importantes. Et le processus se poursuit à un rythme élevé. Ainsi, le 8 avril dernier, le Ministère de l’Intérieur modifiait le régime d’indemnisation des services d’ordre publics lorsque ces derniers sont engagés dans des dispositifs de sécurité de manifestations privées. Sur 27 pages (dont 5 d’annexes), l’Etat précise les modalités de relation entre organisateur et Préfecture : mise en place d’une convention, coûts facturés, clés de calcul du montant dû. Ces règles se construisent dans une logique d’apprentissage et d’adaptation constante aux risques et menaces auxquels les manifestations font face. Ce processus nécessite une attention constante des organisateurs dans leur processus de conception et de production de leur dispositif.
Les commémorations autour du 30ème anniversaire de Furiani sont l’occasion -outre le temps du souvenir- de relire des témoignages trois décennies plus tard. Ou pour ceux qui n’étaient pas nés de découvrir les faits et leurs causes. On y retrouve beaucoup d’éléments fondamentaux permettant de mieux comprendre la logique de la réglementation mise en place par la suite. L’enchainement des erreurs est instructif.
Cette soirée aura marqué la société française. Le dernier héritage du drame date du 14 octobre dernier : une loi de la République gèle l’organisation de matches de football le 5 mai…
Le lien vers le reportage du journal télévisé du 7 mai 1992
Le lien vers les témoignages 30 ans après d’élus insulaires présents ce soir là