La finale de la Ligue des Champions UEFA 2022 restera dans les mémoires de beaucoup de monde. Les incidents survenus autour du Stade de France et le déroulement global de la soirée ont fait l’objet d’un nombre de réactions à chaud très important, et ce dans le monde entier.
Sans compter la confusion créée le lendemain par des incidents très graves lors du match de barrage retour entre Saint-Etienne et Auxerre suite à la relégation des verts alors même que les deux cas n’ont peu de rapports entre eux, si ce n’est le football.
Dans un contexte de campagne électorale en France, autour d’un des plus grands événements sportifs européens annuels faisant dès lors l’objet d’une couverture médiatique mondiale, les 36 minutes de retard du coup d’envoi ont suscité toutes les interprétations possibles. Par la suite, le nombre d’informations diffusées s’est démultipliée via de nombreux vecteurs (médias classiques, réseaux sociaux), sources (télévision, radio, institutions publiques et partis politiques) et retentissements variés (chronique, auditions parlementaires, échanges plus ou moins aigre doux sur les plateaux de télévision les plus obscures. Entre un tweet de Ministre, repris par une autre, en cours de soirée, des auditions parlementaires diffusées en direct, des débats « d’experts » en continue sur les chaines d’informations, nous avons assisté à un déferlement rarement vu dans de telles proportions. Or, il convient de garder la tête froide et d’analyser les faits avec calme et recul. C’est un point clé.
Des incidents de ce type ne sont pas nouveaux. Ainsi lors de la finale de l’EURO 2020 disputée à Wembley en 2021 du fait de la crise Covid, un grand nombre de spectateurs anglais sans billet avaient tenté de forcer l’accès de l’enceinte. L’affiche Italie-Angleterre constituait la première finale pour les anglais depuis 55 ans… et qui plus est sur leur sol. Paru quelques mois après, le rapport (décembre 2021) de 129 pages de la Baronne Louise Casez of Blackstock commandité par la Football Association (équivalent de la FFF) constitue un document très précis et complet. Outre des éléments circonstanciés précis, le rapport souligne la « chance » de ne pas avoir eu de morts lors de ces incidents. Le texte mentionne la présence de 6000 personnes sans billet et le fait que 2000 spectateurs ont pu forcer l’accès à Wembley ce jour-là. Le comportement des « supporters » est décrit comme une horde de sans ticket, ivres et drogués, créant un désordre épouvantable et ayant été près de mettre des vies en danger » (« a horde of ticketless, drunken and drugged-up thugs … created an appalling scene of disorder and coming perilously close to putting lives at risk »). On notera enfin que la FA anglaise avait présenté ses excuses pour la « terrible experience » vécue ce soir-là par de nombreux spectateurs.
En Janvier 2022, un mouvement de foule a entrainé la mort de 8 personnes lors de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun. Dans ce cas également, la pays hôte figurait à l’affiche de la rencontre -Cameroun Comores en 1/8ème de finale du tournoi. Dans le stade Olembe à Yaoundé tout neuf d’une capacité de 60 000 places (réduite à 48 000 pour cause de Covid) certains officiels avaient alors estimé que 50 000 personnes avaient tenté de forcer l’accès à l’enceinte. Contrairement au cas anglais, à ce jour -à notre connaissance- aucun rapport officiel d’enquête n’a été diffusé.
Dans tous les cas, les leçons via un « retour d’expérience » sérieux et dépassionné sera nécessaire pour éviter que de tels incidents se renouvellent dans l’avenir, pour la sécurité des personnes présentes mais aussi l’image de la France dans sa capacité à accueillir un évènement de ce type sans incidents graves.
Le lien vers un article de la BBC sur la finale de la CAN au Cameroun
Le lien vers un article « à chaud » de France Info