Les grands événements sportifs à venir sont l’occasion pour les pouvoirs publics français de mises en place de réglementations exceptionnelles sur de nombreux plans : fiscal, logistique, réglementaire…
En ce qui concerne l’utilisation de nouvelles technologies en matière de sécurité évènementielle, l’Etat a décidé de ne pas modifier sa doctrine en matière de reconnaissance faciale (RF). Ces systèmes ont largement progressé en quelques années et permettent de multiples applications notamment en contrôle d’accès des accréditations (personnels et bénévoles) comme du public ou des athlètes.
Le comité d’organisation de Tokyo 2020 (finalement organisé en 2021 et jauge très restreinte) avait pour sa part largement utilisé cette technologie. Outre son apport en termes de sureté, le procédé avait alors permis la détection de symptômes (température corporelle) ou même le respect des consignes sanitaires (port du masque).
La FIFA et le Comité d’Organisation de la Coupe du Monde 2022 ont eu aussi largement accéléré la mise en place d’un maillage de caméras sur leur territoire à l’occasion de l’évènement.
La doctrine française sur la question est globalement très réticente à la mise en place de systèmes de RF au nom de la préservation des libertés fondamentales, du risque d’utilisation détournée des données (par les collecteurs) ou même de piratages (par des hackers). En ne modifiant pas sa ligne directrice, le législateur maintient fermement sa position, y compris dans une logique expérimentale lors d’un évènement majeur et unique par son ampleur.
Ce faisant, la pression de nombreuses parties prenantes est forte : aussi bien les Organisateurs qui mesurent l’apport pour eux de la RF, les forces de l’ordre qui demandent la possibilité de facilité les contrôles et d’améliorer leur efficacité que le public lui-même qui envisage ce type de dispositif comme améliorant la sécurité et la fluidité des foules.
La même question sur la Coupe du Monde de Rugby comme laboratoire d’innovation a été par contre favorablement arbitrée pour la mise en place d’un statut d’agent de sécurité privée « évènementielle ».
Restera ensuite à déterminer les conditions de la contribution éventuelle des militaires (comme l’avait fait Londres en 2012) à la sécurité de l’évènement dans un contexte de rareté des personnels (service d’ordre et forces de l’ordre). Là encore, la doctrine française -très clairement non- sera confrontée à la réalité de la situation.
Le lien vers l’article du Monde sur l’usage de la reconnaissance faciale
Le lien vers le MondeInformatique sur le cas de Tokyo 2020 (devenu 2021)
Le lien vers le site bigdata sur l’usage sanitaire de la RF aux JO de Tokyo
Le lien vers l’article de siecledigital sur la Coupe du Monde 2022