Pertes financières pour le club de Charleroi : l’attaque judiciaire inédite contre un supporter

La présence récurrente d’une foule nombreuse, partisane et souvent bien coordonnée offre un plus au spectacle sportif, les tribunes devenant un acteur central du spectacle. Les huis clos quasi généralisé de la période Covid ont confirmé ce fait. Toutefois, certaines actions préparées ou improvisées dans « le feu du match » ont des conséquences importantes en termes de sécurité des joueurs et dirigeants ou des spectateurs eux-mêmes. 

Ce blog fait régulièrement état de débordements de la part de spectateurs lors de manifestations sportives. Le football est particulièrement touché par ce type de comportements. 

Le cas de Charleroi montre une évolution des dirigeants des clubs quant à leur acceptation explicite ou implicite de certains agissements. En novembre 2022, le jet d’un fumigène sur le terrain depuis le parcage visiteurs (Charleroi) avait interrompu une rencontre clé pour l’accès au play-off de l’équipe. L’interruption du match avait alors été définitive ; les arbitres estimant le jeu impossible en termes de sécurité. 

La rencontre (alors menée au score par Charleroi) avait été déclarée perdue : victoire de Maline. La ligue avait également infligé une amende pour le club visiteur ainsi qu’un huis clos pour la rencontre suivante à Charleroi au titre de la responsabilité du club dans le défaut de sécurité de la zone attribuée aux supporters visiteurs. Par la suite Charleroi avait été écarté des play-offs du championnat à 2 points près…

Quelques semaines après les faits, l’auteur a été identifié. Il a immédiatement été sanctionné par le club par 54 mois d’interdiction de stade. 

La nouveauté est la prolongation de la procédure engagée par le club belge contre ce supporter au titre du préjudice subi. Entre amende directe, match à huis clos et non-participation aux phases finales -souvent lucratives- l’entreprise de football Royal Charleroi Sporting Club souhaite voir le préjudice subi être réparé en matière civile. Le reportage de RTL mentionne le chiffre de 150 k€.

Ce type d’action est extrêmement rare de la part de clubs attaquant en justice leurs spectateurs/ clients. Cette décision constitue un signal fort envoyé aux supporters sur la nature de la responsabilité qu’il engage. Au-delà des poursuites pénales, la réparation des préjudices est aussi envisageable pour d’autres victimes… L’avenir dira si la procédure ira à son terme et le cas échéant quelles sanctions seront prononcées à l’encontre de ce spectateur. 

Nota : Dans l’affaire du Saint-Etienne / Auxerre de juin 2022, jugée au pénal en janvier dernier, on ne sait pas dans quelles mesures les parties civiles -club et ville- ont poursuivi la procédure contre les personnes condamnées au pénal. 

Le reportage de Rtl Belgique