Les besoins en agents de sécurité privée générés par les grands évènements sportifs organisés en France sont tels que les pouvoirs publics avaient réactualisés le système mis en place lors de l’Euro de football en 2016 de créer une carte professionnelle temporaire. La population des étudiants était notamment ciblée comme pouvant assurer les missions de sécurisation des sites compte tenu de la durée des évènements -ponctuels par nature- et de leur période de déroulement.
Les textes officiels sont sortis et les modules de formation disponibles. Les 105 heures nécessaires à l’obtention de cette nouvelle carte professionnelle sont largement issues des 175 heures de la formation classique complète d’un agent. Les candidats seront également soumis à un criblage de leur dossier en termes de casier judiciaire.
L’État via le Ministère de l’Enseignement Supérieur a ouvert des moyens significatifs : prise en charge des couts de formation, dédommagement des candidats en formation, possibilité de cumul bourse/ revenu… 3000 candidats ainsi formés sont programmés dans les mois qui viennent pour arriver sur le marché du travail.
Reste à savoir si cette option trouvera un écho dans la population étudiante. On peut imaginer que certains jeunes adultes verront avec intérêt la possibilité de se former et de travailler en parallèle à leurs études, beaucoup le font déjà. Mais le niveau de rémunération de ces agents se situera autour du Smic… et donc des emplois que les étudiants peuvent trouver à proximité de leur lieu d’étude. Reste alors l’attrait d’être « acteurs » d’un grand évènement sportif. L’avenir dira si cette offre trouvera une demande.
Par la suite, la mise en place de modules de complément de formation pour ces agents temporaires (date prévue de fin de validité de la carte professionnelle en octobre 2024) pourrait permettre à certains agents de prolonger leur « expérience » en sécurité dans la suite de leurs études. Cet apport sur les évènements, même en effectif réduit, d’agents agréés serait fort utile dans un contexte où les équipes sont difficiles à constituer. À ce jour, le texte ne mentionne pas cette possibilité de passage d’une carte « Grands Evénements » à celle d’« Agent de Prévention et de Sécurité » en surveillance humaine.
Le lien vers l’article de la Banque des Territoires
Le lien vers le blog de Patrick Bayeux