Pilotage de la sécurité évènementielle : il y aura toujours un pilote dans l’avion. Mais il aura dans l’avenir de nouveaux outils à sa disposition …

Tous les secteurs d’activité bénéficient d’innovations technologiques dont l’usage devient ensuite totalement banal, souvent après un temps d’apprentissage. La sécurité évènementielle a ainsi peu à peu intégré dans ses dispositifs des moyens de captations d’image toujours plus fiables, des systèmes de capteurs incendie reliés à des alarmes (ou directement à des sprinklers), ou même des puces permettant la géolocalisation des personnes ou des matériels.

Ces évolutions sont doublement vertueuses.

– D’une part, elles améliorent la qualité de la mission en réduisant le temps de réaction des PCO équipés, aux différents types d’incidents.

–D’autre part, ces innovations permettent la mise en œuvre de réponses adaptées aux situations de crise détectées plus rapidement.

Ces deux facteurs élèvent la qualité de la fonction sécurité quelle qu’elle soit. Incidemment, les couts financiers sont finalement souvent réduits par l’usage d’automates – (certes à acquérir, à maintenir et à piloter) – et par le déploiement de personnels plus pointus et mobiles dans ses actions.

Pendant l’été 2023, une loi « Olympique » a été votée, autorisant de manière très encadrée et à titre de test le recours à de la vidéosurveillance intelligente pour les JO 2024. La phase de test de ces outils a été lancée dès l’automne et se déploiera plus largement au printemps 2024. Les systèmes autorisés sont en effet déjà opérationnels dans certains pays étrangers et donc ont été rapidement implantés sur notre territoire.

Ainsi, les salles de l’Accor Hôtel Aréna et de la nouvelle Adidas Aréna lancent des phases de test lors des manifestations qu’elles organisent. Pratiquement, le pilotage sécurité dispose de 8 modules et actions automatiquement détectés aussi bien en sureté (mouvement de foule anormal) qu’en médical/secours (personne étendue sur le sol) qu’en incendie (début d’incendie ou fumée anormale).

A ce stade, la levée de doute est systématiquement humaine. L’importance d’un superviseur compétent, expérimenté et connaissant parfaitement les outils dont il dispose reste primordiale. En sécurité évènementielle, la machine aussi performante soit-elle constitue une aide au pilotage mais en aucun cas n’entraine une décision automatique.

Le journal Le Monde reprend cette mise en œuvre expérimentale avant – en principe- un déploiement total pour les JO et JOP. La clause de revoyure de l’automne dira si ces innovations seront pérennisées par le législateur.

A ce jour impossible légalement, la question d’un couplage à un système de reconnaissance faciale et à des fichiers de personnes suspectes ou interdites de présence est posée. Ainsi, le site l’Opinion évoque les risques de dérive d’un recours toujours plus étendu à des systèmes d’identification et de suivi.

Le lien vers l’article du Monde 

Le lien vers la chronique du site l’Opinion