Les nouvelles technologies offrent aux professionnels de la sécurité de nouvelles possibilités. Elles génèrent aussi de nouvelles contraintes.
Outre les questions législatives et réglementaires déjà évoquées sur notre blog sur l’usage de nouveaux outils, un récent article universitaire évoque la question des incidents / accidents survenus du fait des drones.
A partir des cinq enquêtes diligentées par l’Aviation Civile, les auteurs font le tour des éléments susceptibles de construire une doctrine puis une adaptation réglementaire que l’usage des drones est susceptible de générer, aussi dans le cadre des loisirs que dans un usage professionnel.
On notera que si les accidents effectifs sont analysés -la chute d’un engin sur la scène d’un concert-, les incidents -comme la présence d’un drone sur la trajectoire d’un Airbus en approche- sont eux aussi intégrés dans une logique classique de retour d’expérience pour l’Aviation Civile.
Trois éléments nous semblent utiles à mentionner :
1) Pour la fonction sécurité, on note que le drone comme dispositif de sécurité peut engendrer son propre risque. Il doit de ce fait être intégré à la cartographie des risques. Aucun outil, aussi prometteur soit-il n’a que des bons cotés !
2) L’usage de nouvelles technologies et méthodes suppose un apprentissage des acteurs, une familiarisation à l’outil et une compréhension des ses apports et de ses limites. C’est une nouvelle compétence à maitriser et à optimiser. C’est vrai des cadres, notamment dans la fonction de conception et coordination de dispositif, mais aussi de tous les personnels sur le terrain.
3) La technologie et ses usages ont toujours généré une évolution légale et réglementaire. Dans le cas des drones, si l’usage de loisir est loin de nos préoccupations, le recours à des drones dans une logique professionnelle se fera dans un cadre évolutif rapide. Comme le notent les auteurs :
« L’arrivée des drones, toujours plus nombreux, engendre des risques en l’air comme au sol, lesquels peuvent se réaliser. Bien entendu, l’élimination totale de ces risques étant irréalisable, il convient d’atteindre un niveau de risque acceptable par rapport à des critères sociaux, juridiques, techniques, financiers… Qu’il reste parfois à déterminer. Il est alors nécessaire de pouvoir connaître et maîtriser ces risques au mieux et à plusieurs niveaux ».
Ce point concerne aussi bien le matériel utilisé (normes et maintenance) que les personnels (qualification, certification). Les conséquences des ces aspects sont clés dans la mesure du cout/bénéfice de ces nouvelles technologies. Elles ont aussi un impact sur le domaine assuranciel.
Article du Journal des Accidents et des Catastrophes du laboratoire CERDACC